Aujourd’hui, les Open badges prennent de plus en plus de place dans les politiques de formation professionnelle. En effet, ils vont remplacer les diplômes par une reconnaissance numérique des compétences acquises.
Mais qu’en est-il vraiment ? Sont-ils réellement un levier de reconnaissance pour les apprenants ?
Un peu d’histoire
Les Open badges sont arrivés il y a un peu plus de 10 ans. En 2011 la Fondation Mozilla et la Fondation MacArthur ont créé les premiers Open Badges aux Etats-Unis. L’objectif était d’aider les personnes de tous âges, en particulier les plus défavorisées, à renforcer leurs compétences informelles et ainsi à accéder à davantage d’opportunités de carrière. Suite à un test lancé à l’été 2011 à Chicago (The Chicago Summer of Learning), les Open Badges ont été adoptés par plusieurs universités américaines telles que Harvard, Indiana et Purdue. Aujourd’hui, de plus en plus d’universités américaines utilisent des structures certifiées pour délivrer leurs Open Badges.
Les Open Badges sont arrivés en France vers 2015. Cette innovation a d’abord été soutenue par la Région Normandie (DRAAF). Ils se sont principalement développés avec la déclaration de Bologne pour la reconnaissance ouverte en 2016, le projet “Badges la Normandie” en 2017 et l’association “Reconnaître” en 2018. Aujourd’hui, d’autres régions françaises accompagnent leur mise en œuvre comme le Centre-Val de Loire, Pas de Calais et Nouvelle-Aquitaine, qui se définissent comme des “territoires apprenants”.
Open Badges : qu’est-ce que c’est ?
D’un point de vue technique, un Open Badge est assez simple. C’est une image numérique associée à des données ou métadonnées. Cette image permet d’objectiver la reconnaissance d’un savoir, d’une compétence, d’un savoir-être, d’une expérience ou même d’une pratique. Les informations enregistrées peuvent être multiples. Cela peut être l’identité du récepteur du badge, celle de l’émetteur, les critères d’attribution du badge et les preuves justifiant de son attribution.
L’enjeu de la Fondation Mozilla à l’époque était de déplacer le pouvoir de la reconnaissance des institutions vers les individus. Elle contestait le quasi-monopole des certificateurs dans la reconnaissance des apprentissages, surtout lorsqu’il s’agit d’apprentissages informels.
A l’origine chaque institution pouvait produire des badges et Mozilla assurait la diffusion. Aujourd’hui, tout le monde peut émettre et recevoir des badges. Il existe de nombreuses plateformes pour les produire comme, par exemple, Badgr. Chaque émetteur définit une aptitude, ou une série d’aptitude que l’on va expliciter dans les métadonnées du badge et le récepteur du badge va pouvoir s’en prévaloir.
Exemple d’open badges
Prenons comme exemple une entreprise qui aimerait émettre des badges pour des compétences qui ne sont pas reconnues par un diplôme ou un titre professionnel. Elle va pouvoir donner de la valeur et de la visibilité à ces compétences. Mises bout à bout, ces compétences vont pouvoir assurer une véritable reconnaissance sociale.
Techniquement, le système de preuve est inviolable. Ça assure une relative légitimité technique qui peut ouvrir à une légitimité sociale.
Toute la politique de qualification et de reconnaissance de ces qualifications se trouve donc complètement libérée. Chaque entreprise va pouvoir user de créativité et cartographier des compétences originales. Ce qui est particulièrement intéressant dans un monde avec des titres et des diplômes, un peu figés et trop peu agiles pour répondre aux réalités du terrain.
Les Open Badges sont également une jolie opportunité pour les collaborateurs. Comme le disait Pierre Bourdieu, il s’agit d’une distinction sociale. Elle leur permet une nouvelle possibilité d’acquérir des signaux de valeurs qui feront une distinction nouvelle. Les collaborateurs vont ainsi pouvoir capitaliser sur des éléments de leur propre employabilité grâce aux badges d’entreprises. Cela représente une validation des acquis d’expérience beaucoup plus accessible.
Open Badges : quelles sont les conséquences pour la politique sociale de l’entreprise ?
L’un des gros avantages des open badges est qu’ils sont facilement utilisables. Le problème n’est donc pas technique. En revanche, utiliser des open badges sous-entend de définir ou redéfinir une politique des connaissances, des compétences ou des talents. Pour vous entreprise, c’est la possibilité d’engager vos collaborateurs dans une nouvelle Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels plus agile.
Autre nouveauté ou avantage, cette politique des Open Badges est par construction visible en dehors des frontières de l’entreprise. Chaque collaborateur doté d’un badge peut le faire valoir sur ces réseaux sociaux, comme son compte LinkedIn, par exemple. Chaque collaborateur valorisé devient un ambassadeur de votre politique de qualification.
C’est également l’occasion de former vos collaborateurs sur leur propre employabilité et donc de leur permettre de devenir acteur de sa valorisation interne et externe, apprendre à se positionner pour son professional et son personal branding.
de quoi sont-ils porteurs ?
Les indicateurs de performance sont des conventions sociales. Ça correspond à ce que la société dit être bien à un moment donné. D’après une étude de l’AFFEN en 2020, au moment où un étudiant reçoit son diplôme, les compétences acquises représentent seulement 40% des attentes des entreprises. Que dire des collaborateurs qui sont en poste depuis plusieurs années. Ce n’est pas forcément la faute de la formation en elle-même, mais surtout de la capacité des écoles ou des centres de formation à s’adapter, ou de la lenteur de leur adaptation aux attentes des métiers actuels.
C’est là que les Open Badges vont avoir un rôle à jouer. Ils vont permettre d’acquérir et de mettre en avant des compétences beaucoup plus opérationnelles, en lien avec les attentes des entreprises.
Remettre les collaborateurs au centre
Aujourd’hui, les Open Badges répondent assez bien aux besoins d’agilité des entreprises. Mais le phénomène est plus ancien. En 1956, le sociologue Georges Friedmann écrivait Le Travail en miette. L’émiettement du travail c’est remettre le collaborateur au centre de l’entreprise. Encore faut-il mettre en place des outils pour qu’un individu puisse s’engager dans une aventure collective, ce qui est, au final, la raison d’être des entreprises.
Les Open Badges peuvent être une solution, parmi tant d’autres, pour mettre en œuvre cette stratégie collective.
Le dernier challenge, et pas le moindre, va être de sublimer ce projet de valorisation des compétences des collaborateurs. Pour ce faire, il va falloir engager plusieurs pôles de votre entreprise, les ressources humaines, les managers, le marketing sans oublier la direction artistique. Tout ce petit monde va permettre de faire de cette politique un atout de l’entreprise dont elle sera fière et qu’elle pourra fièrement afficher.
Vous l’aurez compris, il n’y a que du positif à utiliser les Open Badges comme politique de valorisation des compétences pour votre entreprise mais surtout pour vos collaborateurs. C’est pour toutes ces raisons que dans Dokki, notre solution learning qui accompagne toutes vos transitions, nous utilisons des badges, au format open badges, pour valoriser vos équipes dans leur montée en compétences. N’hésitez pas à nous contactez pour en savoir plus !
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